Colloque CHEMEA – 14 mars 2017 Génocentre Evry
Pour reprendre les propos de Marie Anne MONTCHAMP, secrétaire d’État au handicap en 2005 et qui a porté la loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le législateur de 1975 était dans une démarche de protection des enfants et des adultes en situation de handicap, dans une démarche institutionnelle qui consistait à les mettre plutôt à l’abri de la société. Le législateur de 2005, au contraire, poursuit un objectif d’inclusion citoyenne, de retour au droit commun, pouvant aller jusqu’à une complète désinstitutionnalisation de l’accompagnement.
Douze ans après cette loi, où en est l’école inclusive, la situation de l’emploi des personnes en situation de handicap, le logement, l’accès au sport, aux loisirs, à la cité, la participation citoyenne ? Même si beaucoup de choses ont été réalisées en termes d’accessibilité dans la ville et les bâtiments publics, comme dans d’autres domaines, il reste beaucoup à faire.
L’Etat a-t-il et se donne-t-il pleinement les moyens de la politique qu’il souhaite mener auprès des personnes en situation de handicap ? Sommes-nous encore devant des effets d’annonce et de communication, confrontés à des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient ? Sommes-nous confrontés à une grande illusion ?
En parallèle, que faut-il penser d’une politique du tout inclusif où tout type de handicap serait géré par le droit commun ?
La désinstitutionnalisation est-elle souhaitable partout et pour tous ?
L’école a-t-elle les moyens d’accueillir d’emblée, avec bientraitance le polyhandicap, l’autisme dans ses expressions les plus sévères, les troubles psychiques ?
Les Instituts Médico-Educatifs doivent-ils disparaître et voir leurs unités d’enseignement et leurs plateaux techniques intégrer l’école de la République ?
Le citoyen en situation de handicap, quel que soit son handicap, peut-il être considéré comme maitre de son destin ?
Familles et professionnels répondent-ils aux mêmes attentes ?
Leurs priorités sont-elles compatibles ? La complémentarité des deux expériences est-elle bien exploitée, recherchée, possible ?
Les savoirs sont-ils bien partagés ?
Sommes-nous encore dans une société inclusive rêvée et/ou à nouveau confrontés à une grande d’illusion ?