Bonjour,

Pour la non fermeture de nos établissements :  Lettre ouverte de Floriane Lorin, fille de M. et Mme LorinJe suis une jeune femme de trente-cinq ans, polyhandicapée. Je ne sais pas parler ; je ne peux pas m’habiller seule, me déplacer seule, faire ma toilette seule, me soigner seule. Mais je sais sourire, rire, crier, taper, caresser, aimer. J’entends et je vois très bien. Tout le monde dit que j’ai de beaux yeux très expressifs et un sourire magnifique. J’aime la musique, la poésie, la peinture, les promenades, les fêtes. J’ai du mal à apprendre mais j’ai beaucoup de mémoire.

Pour la non fermeture de nos établissements :  Lettre ouverte de Floriane Lorin, fille de M. et Mme LorinJe vis dans une Maison d’Accueil Spécialisé dans l’Essonne où des professionnels attentifs sont qualifiés pour nous aider et nous accompagner dans notre quotidien, mes camarades et moi. Ces Maisons d’Accueil sont en nombre insuffisant et elles manquent de moyens. Et certaines autorités prônent la fermeture progressive de ces institutions — qui sont pourtant des lieux de vie, d’ouverture au monde et de protection pour nous –, et proposent leur transformation en « services de proximité ». Peut-on vraiment croire que ces services seront adaptés à notre situation de polyhandicapés ?

Mes parents m’ont expliqué que des élections importantes auront lieu dans quelques semaines à l’échelle de toute l’Europe et que je suis concernée comme tous les autres citoyens. Je ne vais pas encore pouvoir voter bien que ce droit me soit acquis par les nouveaux articles du code électoral, mais des démarches administratives restent à accomplir.

Benoît, Florian, François, François-Xavier, Ian, Jean-Christophe, Jordan, Manon, Nathalie, Nicolas, Raphaël, Yannick, Mesdames et Messieurs les Têtes de Listes, que nous proposez-vous ? Quel avenir dans quelle Europe nous offrez-vous à nous, polyhandicapés ordinaires qui ne pouvons pas vivre en milieu ordinaire mais voulons exister et vivre dignement ?

Nous vous écoutons, nos familles vous écoutent et nous ne vous entendons pas.