Bulletin N°2

Le Président Thierry LORIN LES ACTUALITES DE L’ASSOCIATION Ce titre alarmiste pourrait évoquer une nouvelle séquelle de la Covid-19 ou de graves soucis de financement résultant de l’envolée des dépenses de santé lors de l’épidémie, ou encore la décision gouvernementale de moins construire à l’avenir d’établissements médico-sociaux pour personnes porteuses de handicaps même lourds alors que les besoins existent encore et toujours. Toutes ces causes seraient bien sûr plausibles et pourraient à terme mettre en danger l’existence des établissements qui accueillent et accompagnent nos enfants, adolescents, adultes. Mais je veux porter à votre connaissance une raison plus indirecte, plus complexe, plus pernicieuse : nos enfants si vulnérables ont besoin pour vivre de tant d’attentions, de soins, de gestes quotidiens effectués avec bienveillance pour leur donner le bien-être qui les porte, qui les aide à vivre malgré ou plutôt avec leur handicap. Nos enfants tant aimés ne pourront plus dans un avenir proche être accompagnés avec la même qualité qu’aujourd’hui car nos établissements manquent cruellement de personnel soignant (IDE, AS) et social (AMP-AES). Voilà bien longtemps que cette réalité touche les médecins indispensables aux personnes polyhandicapées ainsi que les kinésithérapeutes qui interviennent en libéral. Chaque Directeur sait combien les cadres sont difficiles à recruter. Mais la pénurie gagne aujourd’hui l’ensemble des métiers dumédico-social ! Comment ? Pourquoi ? Parce que dans l’urgence, nos Gouvernants ont revalorisé les salaires des professions médicales à travers le Ségur de la Santé en oubliant des secteurs d’activité, des professions indispensables. Comment peut-on fonctionner avec plusieurs conventions pour une même profession ? Comment imaginer que nous serons en mesure de recruter des aides-soignantes qui toucheront chez nous 189€ de moins par mois que dans des hôpitaux ? Nos établissements perdent des professionnels irremplaçables, acteurs riches de compétences techniques, de qualités relationnelles, accompagnant nos enfants depuis de longues années parfois, à la présence rassurante tout au long de la crise. Le plan de lutte contre les départs vers la Belgique corrobore ces errements à l’égard du polyhandicap qui a été largement oublié dans le fléchage des orientations et des propositions. Nos enfants sont tous simplement inexistants dans la programmation et les solutions qui doivent être envisagées. Nos enfants que l’on s’accorde pourtant à considérer comme les plus vulnérables, les plus fragiles de la société vont- ils vivre le paradoxe d’être aussi les moins bien soignés, les moins bien traités en raison de l’ignorance de décisions politiques et technocratiques qui ne visent qu’à boucher des trous ici pour en créer ailleurs ? Mesdames et Messieurs nos Gouvernants, quand prendrez-vous conscience des compétences de nos professionnels et de la nécessité de les traiter avec dignité et équité ? L’écart que vous maintenez dans les rémunérations sous-entend une moindre importance des personnes dont ils s’occupent par rapport à la population « ordinaire » et ceci est intolérable. Quand comprendrez-vous que la lueur qui apparait dans leurs yeux chaque matin lorsqu’ils reconnaissent le ou la professionnel(le) qui va les accompagner pour la journée mérite que l’on fasse tout pour la maintenir éclairée ? Quand comprendrez-vous que, malgré leurs difficultés, ils ont la même importance que chacun d’entre nous ? MOT DU PRÉSIDENT : D’UNE CRISE À L’AUTRE

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